Tous pour Alarme !

Parce que parfois il faut aussi un peu regarder dehors, et parce que dehors, parfois tout n’est pas rose – mais que, toujours, il y a sous le bitume une fleurette qui ne demande qu’à s’épanouir… je vous invite à aller jeter un œil sur le site d’ALARME.

ALARME, ce sont les initiales d’Association Libre d’Aide à la Recherche sur la Moëlle Epinière. Cette association, créée en 2000, a pour but de soutenir (et de faire connaître, déjà, car peu de gens s’y intéressent) les recherches sur les méthodes de récupération en cas d’atteinte ou de lésions de la moelle épinière.

C’est vrai, on voir régulièrement une souris (re-)marcher sur un tapis roulant au JT, mais il faut en être conscient : ce n’est pas demain la veille qu’un homme (une femme, un enfant) dont la moëlle a été lésée retrouvera la possibilité de marcher (et de gérer toute la partie inférieure de son corps en général – dont la paralysie est, et seuls les gens concernés le savent, parfois même le plus lourd à assumer, bien après le fait d’être privé de ses « seules » jambes.)

Alors, pour que cette veille arrive, les associations ont besoin d’aide. Il n’y a pas que le Téléthon et le Sidaction. Les petites structures aussi doivent continuer leur action, même confidentielle.

Si vous ne savez pas à qui donner… Pensez à ALARME !

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(Les droits d’auteur de mon recueil seront intégralement reversés à cette association.)

 

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Crise de doute(s)

Et si je laissais tomber mes lignes pour parler (juste un peu) de moi ?

Car voilà… À peine un de mes complexes se retrouve-t-il en mauvaise posture (celui de l’imposteur (tiens, jolie allitération ;-))) qu’il en surgit un autre, alimenté par les réflexions de certains (parfois clairement énoncées, parfois lues par télépathie) : n’en ferais-je pas trop ?

Ainsi j’en ferais trop… Ainsi je ne devrais pas dire, écrire, afficher ici (au risque de lasser, d’irriter ou de faire sourire, peut-être) ce qui me réjouit ces derniers jours : l’accueil chaleureux qui est fait à mon recueil dans la blogosphère et sur FaceBook. Écrivaine numérisée, je ferais mieux de reprendre la feuille vierge et le stylo et de retourner travailler à un prochain texte, avec calme et humilité, loin de la foule bruissante des compliments peut-être immérités au regard de « vrais » auteurs ?

Je me rappelle une remise de prix, où nous étions trois sur le podium, et où nous avions dû préparer une petite « bio-biblio » pour nous présenter… Je n’avais pas, comme à mon habitude, mentionné davantage que mes enthousiasmes enfantins pour la rédaction, et cité deux ou trois petits prix parce que je n’avais pas envie d’en rajouter, parce que -déjà – j’avais cette collante impression que j’étais là par erreur (des jurés, des lecteurs, de la vie en général) et que je n’avais pas l’intention de déranger un public forcé de me lire puisque ma nouvelle était dans le recueil (et en priant pour qu’on ne m’en parle pas, mauvaise qu’elle était) ; ma présentation fut donc achevée en deux minutes et laissa l’impression que j’étais là par hasard, précisément : n’avais-je j’avais obtenu ce que j’avais cherché ? À côté de moi, le lauréat qui me suivait d’une place étala alors une œuvre datant de plusieurs dizaines d’années, et annonça des dizaines de prix littéraires, suscitant des hochements de tête de respect de l’assemblée. Je devais vérifier plus tard que je n’avais pas moins écrit, ni moins remporté de prix, que ce monsieur – seule différait la présentation que nous en avions respectivement faite…

Voilà qui illustre le dilemme que je vis en ce moment :

Outre la chronique de Liliba, j’ai reçu depuis hier d’autres critiques positives de la part d’autres blogueurs et, ne serait-ce que par reconnaissance pour leur lecture (et leurs articles, car c’est à chaque fois pour eux tout un vrai travail de rédaction), il n’est pas question que je ne les publie pas ici, qui est après tout un bon endroit pour se poser en comparaison de la relative labilité des posts sur FaceBook… Oui, mais je les publie quand ? Comment ? Au fur et à mesure de leur réception ? Ou pas trop souvent, au cas où ça énerve ? Où l’on me dise que c’est bon, on a compris ?…

Devrais-je tempérer un peu mon enthousiasme, moins en dire, en faire, en montrer, pour ménager ceux qui m’entourent et leur perception de ce qui m’arrive (c’est chouette/normal/bizarre/exagéré/lassant…) ou après tout, me dire que personne n’est obligé de me lire, qu’où y’a de la gêne, y’a pas de plaisir et que youpi, génial, chouette, je suis super heureuse de ce succès inattendu (même si tant attendu, je reste honnête) et que je n’ai qu’une envie, sauter de joie et partager tout ça avec vous qui m’y encouragez, depuis longtemps pour certains ?

Je crois que je vais choisir la deuze.

Merci à tous !!!!     yiha

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Quand une blogueuse me déclare sa flamme…

… Entendons-nous, ce n’est bien sûr pas pour moi qu’Alix-Liliba a craqué (nous ne nous sommes encore jamais vues ! ;-)) mais pour mon recueil… et pour une déclaration, c’en fut une magnifique, que la blogosphère et moi-même eûmes le privilège de découvrir ce matin !

Moi, j’en suis encore toute chose… Alors je vous laisse la lire, il faut que j’aille récupérer, là (et aller donner les derniers coups de pelle à mon complexe de l’imposteur qui agonise, recroquevillé dans les tréfonds de mon inconscient – sadique, moi ? quelle idée ! ;-))

Merci Alix !!!

2009 femme en bleu

 

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Les bottes rouges

Un roman (re-)découvert (datant de 2000) de Franz Bartelt, au talent décidément sans fin… Humour mordant, cynisme et regard acéré sur les petitesses de la vie des gens font ici, comme toujours, très bon ménage ; et quel langage ! – comme je l’ai lu ailleurs, Bartelt, c’est l’anti-Musso : à savoir avant d’en commencer la dégustation…

Extrait :

« Il n’y a à vrai dire que lorsqu’on a vu une femme manger de la soupe qu’on peut prétendre la connaitre assez bien. La façon de tenir la cuillère, de la porter à la bouche, de l’introduire plus ou moins profondément, de la serrer plus ou moins entre les lèvres, d’en renverser le contenu ou bien de l’aspirer, la vitesse ou la lenteur avec laquelle l’assiettée est consommée, la position du corps, celle des paupières, ce à quoi aussi pendant ce temps s’occupe la main libre, crispée sur la serviette, immobile sur la nappe, jouant avec de la mie de pain, tout participe de l’expression intime de la personne.

Une bonne mangeuse de soupe, élégante sans trop de raffinement, décidée sans trop de précisions, se révèle presque toujours être d’excellente compagnie à l’heure du déduit.

Je crois sincèrement qu’avant d’engager une relation durable, il est impératif d’avoir partagé la soupe. L’amour y trouve plus facilement sa vérité que dans le ronronnement menteur de la versification. »

2009 femme en bleu

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On en parle au Café…

C’est dans ce chaleureux endroit qu’est le Café Calipso (ceux qui l’ont fréquenté, ne serait-ce qu’une fois, ne me contrediront pas !) que mon recueil a atterri… et a séduit Patrick, que je remercie pour son billet – à lire ici !

Sans titre

 

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Voix off

Un texte écrit pour un jeu d’écriture, sur un thème simple (en apparence ?) : « Voix ». Ne sachant objectivement pas si ce texte me satisfait ou non, je serais heureuse de recueillir les avis de mes lecteurs à son sujet… Merci aux critiques qui passeront par là !

Il y a du soleil.

Et des enfants qui rient.

Ils sont tous arrivés, l’un après l’autre, sans s’annoncer bien sûr – elle ne les avait pas invités ; mais ils se sont dit que ce serait bien.

Qu’ils soient là.

Eux aussi.

Qu’elle ne reste pas seule.

On a apporté du vin ; ou des livres. Pour habiller l’attente.

Pas de fleurs – on n’aurait pas osé.

Elle n’avait rien préparé. Elle est allée chercher des verres à la cuisine, et ils se sont installés dehors, sur la terrasse. Elle a disposé des biscuits sur une assiette.

Une autre est arrivée, avec un gâteau, qu’ils ont partagé. Elle n’a pas faim ; elle a quand même bu, et mangé.

On n’a pas trinqué – à quoi ? On n’avait pas envie d’y réfléchir.

Les petits courent partout devant eux, dans l’herbe vert pomme des premiers soleils.

C’est un beau dimanche.

Il le lui a dit hier : « Ce sera un beau dimanche ».

Un bébé gazouille dans les bras de l’amie ; puis rit aux éclats. Elle rit aussi. On la regarde. On lui sourit.

On est gêné.

Voilà d’autres cousins, qu’elle avait oubliés. « On passait, on s’est dit… ». Il aura fallu tout ça pour les revoir.

Elle fait bonne figure : des bras, à nouveau, l’enserrent et elle s’y noie. Certains gestes ne se refusent pas.

Lui aussi l’a serrée dans ses bras avant de partir ce matin : « À ce soir… »

L’oncle médecin étale sa science ; la belle-sœur propose la recette de son gâteau. Des amitiés se renouent – on n’avait pas été réuni ainsi depuis si longtemps !

Les enfants sont montés dans les chambres ; tous collés les uns aux autres devant le même écran, ils fuient la chaleur qui s’invite au-dehors.

Elle ferme les yeux un instant, tend son visage aux rayons qui la réchauffent ; elle a si froid.

« Ça va ? » On s’inquiète, on s’enquiert : a-t-elle besoin d’autre chose ? Elle rouvre les yeux et rassure ; et sourit.

Elle a toujours bien su sourire. Elle comprend qu’elle va beaucoup sourire les prochains jours – surtout pour rassurer tous ceux qui.

Ne sauront comment.

N’y arriveront pas.

Difficile à vivre seule.

Difficile à partager.

Les heures à venir vont lui peser des tonnes. Alors elle se lève, et va, virevolte entre les chaises semées sur les dalles, s’assure : chacun a de quoi boire ; se rassure : ils vont partir en se disant « On a bien fait de venir ».

On rentrera chez soi, rassuré, un peu fier, d’avoir pu, d’avoir su.

Être là.

Au moment où.

Enfin, juste après.

Elle se le rappellera.

L’après-midi s’étale, languide, hésitant à s’achever. Ses pensées sont embrumées – trop de vin, peut-être. Ou bien la fatigue.

D’avoir trop pleuré.

Et pourtant.

Qu’ils sont doux ces moments. Comme elle les chérit tous d’avoir compris, d’avoir pensé, d’avoir décidé de détourner leur route du week-end ou annulé la sortie prévue, pour être là, avec elle.

Elle n’en veut pas aux amis motards. Le leur a dit : « Merci d’être là aussi ».

Juste là.

À attendre.

Le moment où.

Ou peut-être pas.

La sonnerie du téléphone transperce le voile.

On s’agite. Elle se fige.

Quelqu’un court décrocher. Revient, lui tend le combiné :

« C’est l’hôpital »

Elle s’assied ; puis écoute.

Respire.

Puis entend :

« Votre mari est sorti du coma, Madame. Il voudrait vous parler. »

Et la voix envahit ses tympans et son cœur.

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Des titres et un texte

Un petit jeu que je viens de découvrir chez Lucie, avec une règle très simple : écrire un texte en incluant les titres de ses lectures du mois précédent (allez, j’ajoute les lectures en cours, histoire d’étoffer un peu le truc).

Très simple ? Avec, comme boîte à outils, ces titres-là ? :

Don Quichotte / Chaos calme / Affaires étrangères / Au soleil / Pour une nuit d’amour / Deux vies valent mieux qu’une / Les étourneaux / Les gens heureux lisent et boivent du café / Socrate dans la nuit / La mauvaise habitude d’être soi / Born a blue day / L’art difficile de rester assise sur une balançoire

… Quand faut y aller… Let’s go !

Don Quichotte en avait assez : errer sans but, de jour comme de nuit, ne lui suffisait plus. Deux vies valent mieux qu’une ! avait-il lancé à Sancho avant de filer au soleil, pour une nuit d’amour avec la demoiselle, croisée la veille, qui l’avait convaincu de l‘art difficile de rester assise sur une balançoire, et de la futilité des affaires étrangères à son entendement qu’il avait tenté de lui exposer. Lui qui avait toujours combattu la mauvaise habitude d’être soi se laissa cette fois persuader par le chaos calme qui émanait de la belle ; tels des étourneaux, les deux amants s’enfuirent un soir, chevauchant Rossinante tel Socrate dans la nuit, et fredonnant Born a blue day qui serait composé bien des siècles plus tard, mais peu leur importait : Les gens heureux lisent et boivent du café, murmura la jeune fille à l’oreille du chevalier, l’étreignant un peu plus fort. Rossinante s’éloignait vers le soleil couchant, et Quichotte soupira : il ne comprendrait décidément jamais les femmes…

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Au soleil

Retrouvés par hasard, ces mots de Maupassant qui me rappellent si bien quelques jours passés dans le désert…

« Et si vous saviez comme on est loin, loin du monde, loin de la vie, loin de tout, sous cette petite tente basse qui laisse voir, par ses trous, les étoiles et, par ses bords relevés, l’immense pays du sable aride !

Elle est monotone, toujours pareille, toujours calcinée et morte, cette terre-là ; et là, pourtant, on ne désire rien, on n’aspire à rien. Ce paysage calme, ruisselant de lumière et désolé, suffit à l’œil, suffit à la pensée, satisfait les sens et le rêve, parce qu’il est complet, absolu, et qu’on ne pourrait le concevoir autrement. La rare verdure même y choque comme une chose fausse, blessante et dure.

C’est tous les jours, aux mêmes heures, le même spectacle : le feu mangeant un monde ; et, sitôt que le soleil s’est couché, la lune, à son tour, se lève sur l’infinie solitude. Mais chaque jour, peu à peu, le désert silencieux vous envahit, vous pénètre la pensée comme la dure lumière vous calcine la peau ; et l’on voudrait devenir nomade à la façon de ces hommes qui changent de pays sans jamais changer de patrie, au milieu de ces interminables espaces toujours à peu près semblables. « 

(Maupassant, Au soleil)

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(© ECT 2010 – désert sud Maroc)

… et donnent envie de repartir !

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Merci mon canard…

Et voilà mon canard local qui se paie ma tête… ce qui n’est pas désagréable – surtout quand la journaliste est aussi sympa et écrit aussi bien (merci Virginie !)

progres

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Mardi sur son 31

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Un mardi après l’autre,  je rattrape mon retard en « must-have-read » (ah bon, ça n’existe pas ?) avec Chaos calme, de Sandro Veronesi, et sa page 31 :

« Un long moment, je ne vois rien de tout ça, mais après, oui ; tout à coup, tout à la fois, je vois tout ça parce qu’il n’y a rien à faire : au centre de la scène, chez moi, devant ma fille, mes deux employées, deux couples de voisins, et mon frère qui vient d’arriver avec moi, sur fond d’ambulance clignotante garée à côté de ma voiture, il y a tout ça. « 

– page 31 qui en annonce des dizaines d’autres, surprenantes, et prenantes… Bon, j’y retourne.

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