Quand Goliath s’intéresse à David…

… ou qu’un chroniqueur littéraire reconnu se lance dans la lecture de mon petit recueil, et s’y trouve bien ! 🙂

C’est à lire ici :

http://www.leschroniquesdegoliath.com/2013/05/13/et-dans-ses-veines-coulait-la-seve-demmanuelle-cart-tanneur/

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Choses lues…

De l’Art de la description… !

« M. Duffy abhorrait tout indice extérieur de désordre mental ou physique. Un docteur du moyen âge l’aurait qualifié de saturnien. Son visage, sur lequel se lisait la somme des années qu »il avait vécues, était de la coloration brune des rues de Dublin. Sur sa tête longue et plutôt forte poussaient des cheveux noirs et secs et une moustache fauve dissimulait mal une bouche sans aménité. Ses pommettes donnaient également à son visage un air dur ; mais il n’y avait pas de dureté dans ses yeux qui, regardant le monde de dessous leurs sourcils fauves, dégageaient l’impression d’un homme toujours à l’affût chez les autres des qualités qui pouvaient compenser leurs défauts, mais souvent déçu à cet égard. Il vivait un peu à distance de son propre corps, et les regards qu’il jetait sur ses propres actes étaient furtifs et soupçonneux. Il avait une bizarre manie autobiographique qui l’amenait de temps à autre à composer mentalement sur lui-même quelques brèves phrases renfermant un sujet à la troisième personne et un verbe toujours d’un temps passé. Il ne faisait jamais l’aumône et marchait d’un pas ferme, une grosse canne de coudrier à la main. »

– James Joyce, Gens de Dublin.

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Mes lectures d’avril en une histoire…

Tout comme le mois dernier, et toujours sur l’idée de Gwen et Enna trouvée chez Lucie, me voici devant le challenge de réunir en un texte les litres de mes lectures du mois, à savoir :

Silhouette / Sur la scène intérieure / Suite à un accident grave de voyageur / Ma mère est une fiction / Le radeau de Victoire / Que nos vies aient l’air d’un film parfait / Son absence / Les bottes rouges / La diablada

Plantée au bord du quai de la gare de Robinson, j’attendais l’arrivée du RER B. Bien que seule, j’étais accompagnée : ma mère est une fiction qui ne me quitte jamais, aussi était-elle là, à côté de moi, comme toujours, les bottes rouges aux pieds, celles qu’elle n’aurait pas quittées même pour danser la diablada, silhouette immobile mais si présente sur la scène intérieure de mes pensées dérangées. Depuis si longtemps, j’avais tant eu envie que nos vies aient l’air d’un film parfait que j’avais nié son absence, son départ inexpliqué, un matin brumeux, sur le radeau de Victoire qu’elle s’était imaginé. J’étais moi, j’étais elle, j’étais son absence et la mienne.

Le RER est arrivé. J’ai compté jusqu’à trois et me suis jetée sous les rails. Ma mère m’y a suivie, et enfin, j’ai cessé d’être seule.

« Suite à un accident grave de voyageur, le trafic sera perturbé quelques heures » – la voix de l’annonceur a été la dernière à parler de moi.

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Samaritaine

Mon recueil, c’est comme la Samaritaine (lecteur né après 1970, cherche pas, tu peux pas comprendre) : on y trouve de tout ! Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Jean-Claude Mouly, animateur du Club de lecture de Suisse romande qui a apprécié mes histoires, et l’écrit ici !

Quand je pense qu’un peu de mes mots se baladent au pays des vaches mauves, ça pince un peu (en bien !) le cœur de la demi-petite suisse que je suis devenue en entrant dans une dite famille (du temps où le mariage donnait la demi-nationalité !) 2397-suisse-drapeau

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Si on chantait… ?

L’Atelier vocal vous propose cette année un voyage bohème, à la recherche de l’âme slave, expression romantique de puissantes et profondes racines populaires.

Loin des violons Tziganes ou des vapeurs de vodka, nous plongerons dans l’histoire du XIXème siècle, du Danube aux Balkans, mêlant consciences nationales, chant choral, musique populaire et spiritualité.

Nous vous attendons Samedi 8 juin 2013, 20H30, Chapelle de l’Institution des Chartreux pour un programme riche en couleurs : Messe en Ré de Antonin DVORAK, Ave Maria de STRAVINSKY, chants populaires de JANACEK, BARDOS, KODALY…..

Le concert sera donné en faveur de l’association « Des souvenirs pour tous » en partenariat avec la section du Rhône  de la société des membres de la Légion d’honneur.

Samedi 8 juin 2013, 20h30

Chapelle de l’Institution des Chartreux

8 rue Pierre DUPONT, LYON 1er

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Ecume amère…

On a tous son roman fétiche ; celui que l’ado qu’on a été a dévoré, que le jeune adulte qu’on est devenu a relu, lui trouvant des saveurs nouvelles, et que l’on aura (et ce, avant le 3ème âge, merci) relu une ou deux fois de plus, pour le plaisir, au moment où on l’aura ressorti de sa bibliothèque pour le prêter, exigeant certificat de prêt et garanties de retour, à l’ado nouveau qui se sera présenté à vous avec une question comme « T’aurais pas un truc cool à lire ? »

Pour moi, supplantant Barjavel que j’avais adoré à quinze ans (avant de le relire à trente et de me dire que j’avais sans doute été victime de mon enthousiasme de jeune lectrice et de mon manque de discernement, alors normal, en littérature), ce fut L’Écume des Jours, de Boris Vian… La passion de Colin et Chloé, les murs qui rétrécissent, le suicide de la souris, l’aveuglement de Chick, et ce monde si fou, si libre, et si tragique à la fois, m’ont immédiatement embarquée, et irrémédiablement conquise, au point que, quarante ans plus tard, je trouve toujours autant de magie dans ce roman, et qu’il m’ait, sans doute, inspirée pour certains, voire la plupart, de mes écrits… (*)

C’est donc avec impatience que j’attendais la sortie du film de Michel Gondry.

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Las… J’en reviens, et je suis comme la critique… mi-figue mi-raisin.
Beaucoup de spectateurs ont apprécié la première partie et son foisonnement de trouvailles ; pour ma part j’ai vite été assommée par cette accumulation un peu forcée d’effets spéciaux, certains un peu « bricolo » (volontairement sans doute, mais cela m’a gênée) ; trop d’effets tue l’effet, et au bout de quelque 30 minutes le rythme endiablé des « trucs » lasse, et même, sature. On a compris que le monde de L’Écume était un monde à part, c’est bon, passons à l’histoire… Parce que l’histoire, c’est quand même ça qui est à la base de ce roman : une belle, et banale, histoire d’amour, et de mort. Un gros cliché mais replacé dans un espace-temps (décalages et anachronismes se surajoutent aux effets visuels) à part, dans un monde déshumanisé (la scène de la patinoire en est un des premiers signes (allusion morbide aux pelleteuses des camps de concentration ? cette scène m’a glacée)) où l’amour qui fleurit (terme parfaitement adapté en l’occurrence) est condamné dès sa naissance à une mort lente par asphyxie.
La critique sociologique est là aussi, pointant du doigt, toujours, la déshumanisation du monde, avec ces foules fanatiques écrasées par les forces de l’ordre, ces hommes utilisés comme engrais humain ou ces usines de travail à la chaîne dans lesquelles l’homme n’est que le maillon d’une chaîne purement mécanique, facilement remplacé.
Ces thèmes sont ceux portés par l’œuvre que Gondry a tenté de représenter : mais était-ce finalement une bonne idée que ce passage de l’écrit à l’image, du suggéré au figuré ? Pour moi qui ai adoré ce roman, c’est une déception, un peu comme si, pour me faire plaisir, un ami peintre du dimanche et pauvre en couleurs avait tenté de me fabriquer une copie ratée d’un tableau sublime.
A propos de couleurs, il faut tout de même souligner le très beau travail du directeur photo (à supposer que ce soit le sien) qui a peu à peu, au fur et à mesure de l’avancée du film et de la maladie de Chloé, et parfaitement, su exprimer l’extinction de la vie et la spirale mortifère qui frappe les héros, avec ce passage progressif des couleurs éclatantes au noir et blanc, de la luminosité la plus vive (et même fatigante) à la pénombre. Les scènes finales sont fortes, avec le désespoir de Colin et la violence qu’il doit affronter, au moment de l’enterrement de Chloé, de la part des employés sommés de se montrer le plus ignobles possible envers ce client qui n’a pas pu payer le prix d’une cérémonie correcte. Là encore, moment fort du roman que j’ai retrouvé, en l’occurrence, assez bien filmé. J’ai regretté l’absence de la scène finale du roman, remplacée dans le film par un plan bizarre mêlant Colin et différents éléments du film que l’on retrouve, baignant dans une eau sombre… J’avais pensé retrouver la souris (personnage à part entière du film, figurant un peu étrange mais auquel on s’attache finalement) à laquelle Vian avait offert la dernière action – une des plus belles fins de roman que j’aie lue (avis tout personnel, une fois encore).
Au final, et pour ma part, un début qui a pu séduire (avant de lasser), mais qui, moi, m’a vite assommée, et une fin qui a pu déplaire mais qui, moi, m’a émue.
Je ne regrette pas la séance, mais je crois que mettre des images sur les mots de Boris Vian n’aura jamais pu être que réducteur, CQFD. Regrets…

(*) Lili et L’accord parfait, par exemple, sont deux nouvelles que j’ai écrites avec L’Écume en tête – inspiration indirecte bien sûr, mais atmosphère prégnante et, pour moi, inspirante…
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Une vie croate

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Quitter une France transie de froid, et se réjouir de découvrir un nouveau pays.

Un pays chaud, coloré, aux eaux limpides, aux villages si jolis qu’on les dirait échappés de décors de cinéma italien des années 60 – ruelles pavées et fleuries, petits ports de pêche aux terrasses ombragées, petits vieux assis, la main sur la canne et le menton sur la main, en rang sur le banc qui fait face à la mer – et puis les paysages, de mer et de montagnes, semés de villages tranquilles séparés par des vignes ou des champs d’oliviers, odorants de lilas et de citronniers…

Partir à sa rencontre, à pied, yeux et narines enchantés, croiser un paysan qui vous offrira une orange, une villageoise qui vous sourira, quatre petits enfants qui se tiennent par la main et s’en vont en riant vers la plage de galets…

S’asseoir, le soir venu, sous la véranda de la maison dont la famille vous accueille pour la nuit – vins doux, liqueurs d’herbes sauvages ou limonade, petits gâteaux, tout vous attendait déjà sur la table fleurie ; laisser la fatigue de la marche se dissiper en riant avec la maîtresse de maison qui vous sourit à défaut de vous comprendre, et savourer la distance qui vous sépare alors de votre quotidien…

Dîner de la traditionnelle Peka, et rester à table, dans la douceur de la nuit ; en profiter pour discuter, questionner, en savoir un peu plus sur la vie de ces gens, et celle de votre guide, la douce et blonde Damira.

Alors l’écouter parler.

L’entendre raconter son enfance ; les quelques années qu’elle se rappelle avoir vécu, heureuse, dans un pays en paix.

Et puis, la guerre.

Le départ brutal de son frère, âgé de dix-huit ans et cinq jours, emmené par des soldats en pleine nuit, et les cheveux de sa mère qui, au matin, étaient devenus blancs.

Les mois de faim et de froid, cachée dans une cave, et la peur, surtout la peur. Celle des soldats. Celle des viols.

Le couteau caché sous l’oreiller. Pas pour se défendre, non : ils étaient bien trop forts. Mais s’ils venaient, elle savait ce qu’elle aurait à faire : tuer sa mère avant de se tuer. Parce que l’idée qu’ils puissent toucher à celle qu’elle aimait tant lui était insupportable.

Elle l’aurait fait.

Elle le répète, un sourire douloureux aux lèvres.

Se taire.

Et se rappeler : cela se passait en 1994. Cette année-là, vous attendiez la naissance d’un nouveau bébé. L’été avait été chaud ; la vie était douce et facile.

Au même moment, Damira se terrait dans une cave de Split.

La regarder vous sourire à nouveau, et baisser les yeux.

Se dire simplement qu’au retour, vous alliez l’écrire.

Pour rien.

Sauf peut-être mesurer votre chance.

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« Être né quelque part, pour celui qui est né, c’est toujours un hasard » (M. Le Forestier)

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Et si on lisait ?

Trêve d’autopromo (ça fait plaisir mais ça fatigue/lasse/stresse), je mets en ligne deux nouvelles que j’aime bien :

L’accord parfait, qui a reçu le 1er prix du concours organisé par L’Echo du Centre l’année dernière (je sais, je n’ai guère à voir avec Limoges et le Limousin, mais j’avais envie de suivre les traces de Georges Flipo et Emmanuelle Urien, deux de mes Maîtres en art de la nouvelle et ex-lauréats de ce même concours… et j’ai eu de la chance : ça, c’est fait. :-))

– et Le baiser, une nouvelle inspirée par une balade au Palais-Royal et écrite dans la foulée de la lecture de Géométrie d’un rêve, roman éblouissant (pour moi !) d’Hubert Haddad dont j’ai, semi-inconsciemment, tenté d’imiter (pâle ersatz, mais mieux vaut du Canderel que pas de sucre du tout, non ?) le style dans cette histoire un peu fantastique mais si réelle à la fois.

Bonne lecture, et n’hésitez pas à partager !

 

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Les facéties de Lucie

Lucie est facétieuse, en plus d’être grenobloise, ce qui augurait d’un bon feeling entre rhônalpines 🙂 – impression qui s’est confirmée au gré de conversations FB, et que nous espérons l’une comme l’autre voir se concrétiser un jour, à l’occasion d’un salon, d’une signature ou d’une remise de prix à Erwan Lahrer (Erwan, moi c’est quand tu veux ;-)). Pour le moment, nous sommes restées sagement de part et d’autre de nos écrans, et Lucie a accepté de se pencher sur mes lignes : ce qu’elle en dit m’a réjouie, et vous donnera, je l’espère, l’envie de vous pencher aussi (e pericoloso non sporgesi ! (non, je ne parle pas italien du tout mais j’ai pas mal pris le train ;-))) *

Pour la lire, c’est ici :

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(* oui, je sais, j’aime les parenthèses depuis que Jaenada leur a redonné une raison de vivre)
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La sève de mes veines chez le Sanglier…

Mes nouvelles ont passé la frontière, et là-bas aussi elles ont su séduire… Merci à Thomas Galley pour avoir accepté de me donner son avis sur mon recueil ; allez faire un tour sur son blog, qui regorge de pépites littéraires (certaines de sa main – et certaines assez piquantes ! pour les amateurs… ;-))

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Edit : mon blog connaît actuellement un souci avec les commentaires ; si vous en avez posté que vous ne voyez pas apparaître, merci de me le signaler afin que je tente de les récupérer.

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