Mots lus…

Partir pour Avignon avec Faulkner dans ses bagages…

et revenir sans l’avoir ouvert

simplement parce qu’en chemin

croiser Loti et son Pêcheur d’Islande dans une bouquinerie

le ramener, et le commencer

et ne plus s’arrêter jusqu’à le terminer…

Merci au hasard des bibliophiles de m’avoir fait croiser cette sublime route

dont voici juste un extrait :

Une nuit d’août, là-bas, dans la sombre Islande, au milieu d’un grand bruit de fureur, avaient été célébrées ses noces avec la mer.

Avec la mer qui, autrefois avait été aussi sa nourrice ; c’était elle qui l’avait bercé, qui l’avait fait adolescent large et fort – et ensuite elle l’avait repris, dans sa virilité superbe, pour elle seule. Un profond mystère avait enveloppé ces noces monstrueuses. Tout le temps, des voiles obscurs s’étaient agités au-dessus, des rideaux mouvants et tourmentés, tendus pour cacher la fête ; et la fiancée donnait de la voix, faisait toujours son plus grand bruit horrible pour étouffer les cris. – Lui, se souvenant de Gaud, sa femme de chair, s’était défendu, dans une lutte de géant, contre cette épousée de tombeau. Jusqu’au moment où il s’était abandonné, les bras ouverts pour la recevoir, avec un grand cri profond comme un taureau qui râle, la bouche déjà emplie d’eau ; les bras ouverts, étendus et raidis pour jamais.

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