Pourvu qu’on ait l’ivresse…

… Tel est le titre d’une nouvelle que j’avais proposée, il y a quelques semaines, au jury du concours Calipso  pour le thème « De paille et de feu »… Pas facile, ce thème, et j’avoue avoir eu du mal à en tirer quelques pages, mais c’est ainsi que cette nouvelle – que j’aime bien au final – est née, et je vous la propose aujourd’hui pour me consoler – puisqu’elle n’a pas été retenue pour figurer dans le recueil 2013.

En voici les premières lignes :

  – On ferme ! Allez, du balai !

Le cafetier apostrophe une dernière fois l’homme affalé à la table du fond, sa place habituelle. Une fois de plus, il va devoir le mettre dehors, le chasser, le renvoyer à sa vie, une vie de laquelle personne ne tient à savoir davantage que ce qu’on en dit depuis toujours dans le village : celle d’un ivrogne, d’un pauvre type ou des deux à la fois, d’un de ceux à qui la naissance avait pourtant tout offert sur un plateau et qui n’ont pas su en profiter.

L’homme relève péniblement la tête et jette un regard vide au cafetier qui lui indique la sortie d’un signe de tête excédé. Se redressant péniblement, il quitte sa table et se dirige en titubant vers le comptoir, marmonnant à l’adresse du patron :

  – Une p’tite dernière, hmm ? T’aurais pas ça, dis, Roger ? Alleeeeez…

  – T’as pas entendu ? Tu fous le camp maintenant ! J’en ai plus, de ton jaja ! T’as déjà bu toute ta semaine, figure-toi ! Déjà que celui-là, je le fais venir uniquement pour toi, va pas rêver non plus : j’augmenterai pas mes commandes !

Le patron contourne le zinc et empoigne fermement l’homme qui se laisse conduire jusqu’au seuil du café. Au moment de le pousser dehors, il lui jette un regard méprisant et lance :

  – Comme si tu pouvais pas te pochetronner au Ricard, comme tout le monde !

La suite est à lire ici !

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