Prix des Cordées, Paris, 2013

J’ai eu la joie, il y a quelques semaines, d’assister à une remise de prix particulièrement touchante, tant y était manifeste le plaisir de chacun de figurer dans le palmarès de ce concours qui représente l’une des actions-phare des Cordées.

Les Cordées, communauté branchée de l’APF telles qu’elles se définissent elles-mêmes, c’est un groupe, un réseau, un lien créé entre chacun et tous les autres par le biais de courriers, d’abord postaux et maintenant électroniques, afin que l’échange naisse et perdure entre membres de l’APF. Le concours d’écriture annuel organisé par les Cordées comporte d’ailleurs, entre autres nombreuses catégories, une catégorie « objet postal », qui récompense une enveloppe, un courrier, quel qu’il soit du moment que la Poste l’accepte, et il s’échange apparemment de cette façon de bien belles enveloppes chaque année.

Le concours est ouvert à tous, membres ou non de l’APF, et la cérémonie de remise des prix avait lieu dans l’un des salons de la très belle Mairie du XIIIe, à Paris. J’ai eu le plaisir d’y retrouver un ami d’écriture, et d’y rencontrer une autre, ainsi que d’échanger avec lauréats et membres du jury et de l’association.

Ma nouvelle La statue de la liberté a obtenu le 3eme Prix du Chat perché (décidément l’ombre d’Aymé plane sur mes écrits !), quelque part, peut-être, symbole de la liberté qu’il suffit parfois de désirer assez fort dans sa tête…

Merci aux Cordées, et à l’APF, pour cette belle matinée en leur compagnie, et bonne lecture !

Prix des cordées

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Pourvu qu’on ait l’ivresse…

… Tel est le titre d’une nouvelle que j’avais proposée, il y a quelques semaines, au jury du concours Calipso  pour le thème « De paille et de feu »… Pas facile, ce thème, et j’avoue avoir eu du mal à en tirer quelques pages, mais c’est ainsi que cette nouvelle – que j’aime bien au final – est née, et je vous la propose aujourd’hui pour me consoler – puisqu’elle n’a pas été retenue pour figurer dans le recueil 2013.

En voici les premières lignes :

  – On ferme ! Allez, du balai !

Le cafetier apostrophe une dernière fois l’homme affalé à la table du fond, sa place habituelle. Une fois de plus, il va devoir le mettre dehors, le chasser, le renvoyer à sa vie, une vie de laquelle personne ne tient à savoir davantage que ce qu’on en dit depuis toujours dans le village : celle d’un ivrogne, d’un pauvre type ou des deux à la fois, d’un de ceux à qui la naissance avait pourtant tout offert sur un plateau et qui n’ont pas su en profiter.

L’homme relève péniblement la tête et jette un regard vide au cafetier qui lui indique la sortie d’un signe de tête excédé. Se redressant péniblement, il quitte sa table et se dirige en titubant vers le comptoir, marmonnant à l’adresse du patron :

  – Une p’tite dernière, hmm ? T’aurais pas ça, dis, Roger ? Alleeeeez…

  – T’as pas entendu ? Tu fous le camp maintenant ! J’en ai plus, de ton jaja ! T’as déjà bu toute ta semaine, figure-toi ! Déjà que celui-là, je le fais venir uniquement pour toi, va pas rêver non plus : j’augmenterai pas mes commandes !

Le patron contourne le zinc et empoigne fermement l’homme qui se laisse conduire jusqu’au seuil du café. Au moment de le pousser dehors, il lui jette un regard méprisant et lance :

  – Comme si tu pouvais pas te pochetronner au Ricard, comme tout le monde !

La suite est à lire ici !

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Rendez-vous après la fin du monde

J’ai le plaisir de vous annoncer la sortie imminente d’un recueil collectif auquel j’ai eu la joie de participer et que l’éditeur, la nouvelle maison Zonaires, présente en ces mots :

Le 21 décembre 2012, l’humanité retenait son souffle. La planète était en état d’alerte médiatique maximum. Les savants n’en finissaient plus d’élucubrer, les prédicateurs de sermonner et les marchands de saliver. Les Mayas étaient aux anges et l’apocalypse promettait d’être divine. On sait ce qu’il en a été.

Les lampions de la fête sont aujourd’hui éteints, perdus dans d’insondables abîmes. Les auteurs de ce livre en ont néanmoins conservé la mémoire et c’est avec un humour salvateur qu’ils nous font revivre nos dernières heures noires et goûter aux premiers beaux jours d’après.

Rendez-vous après la fin du monde, collectif d’auteurs chez Zonaires éditions, 158 p., 14 €

Souscription avant la sortie prévue pour le 26 septembre 2013 : les frais de port sont offerts.

Commande sur http://www.zonaires.com  

Sans titre

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Lectures d’août

Comme en juillet, j’ai beaucoup lu en août, grâce aux vacances… Pas évident de mixer des titres aussi variés que ceux-ci

Clichy (Vincent Jolit) / Palladium (Boris Razon) / Sulak (Philippe Jaenada) / La chambre d’Albert Camus (William Réjault) / La machine à écrire (Bruno Tessarech) / Pagaille monstre (Jérôme Attal) / Le livre qui rend dingue (Frédéric Mars) / Bangkok (James Salter) / L’homme qui aimait ma femme (Simonetta Greggio) / À rebours (Joris-Karl Huysmans) / Les fuyants (Arnaud Dudek) / La folle allure (Christian Bobin) / Pêcheur d’Islande (Pierre Loti) / Une fille, qui danse (Julian Barnes) / À présent (Brigitte Giraud)

… mais j’y suis arrivée ! :

Il l’avait rencontrée, un soir, au Palladium. La folle allure de cette fille, qui danse toujours aussi bien des années plus tard, l’avait fascinée et, malgré la pagaille monstre qui régnait dans la boîte, il l’avait accostée. Elle avait flashé sur ce type qui lui avait dit s’appeler Sulak (mais cela ne lui avait rien dit), était aussi beau qu’un pêcheur d’Islande et lui avait parlé de Bangkok qu’il partait rejoindre bientôt.

C’est ainsi que l’homme qui aimait ma femme me l’a enlevée un jour. Je suis retourné, à rebours, vers Clichy, vers le monde d’où je venais, celui des discrets, des résignés, des fuyants. À présent, je suis seul, avec la machine à écrire de mes débuts. La chambre d’Albert Camus devait ressembler à la mienne. Mais le livre qui rend dingue que j’achève n’aura sûrement pas la force de sa plume. À chacun son destin.

Sans titre

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Sulak

Je n’ai pas pour habitude de chroniquer mes lectures, préférant laisser ce soin à ceux qui en possèdent le talent, j’ai nommé les « blogueurs littéraires » et les journalistes, que j’estime pour d’autres raisons par ailleurs et auxquels je n’ai l’intention de faire aucune concurrence, loin s’en faut.

Simplement, ce que je viens de lire, en quelques heures, il faut que j’en parle.

Sulak Philippe Jaenada

Le Jaenada nouveau est arrivé, et il va vous décoiffer.

En tous cas, moi, il m’a emportée (je ne pense pas avoir jamais passé plus de 5 heures d’affilée à lire, je sais, certains d’entre vous, si, mais pour moi c’est une première, et elle est remarquable).

De Jaenada, on connaît le goût pour les récits de vies un peu folles qu’il retranscrits, le temps de quelques lignes ou de quelques pages, ici ou là, dans ses romans, parsemés entre deux chapitres de l’intrigue (souvent plus qu’inspirée par sa propre vie) (tel le « génie des cartes » de La Femme et l’Ours, dernier en date et surtout en ma mémoire, mais il y en a beaucoup d’autres) : dans ses livres, la réalité se mêle à la fiction par petites touches, comme si l’auteur, qui semble se livrer à des digressions, entendait en fait rappeler que l’inspiration de l’écrivain réside souvent dans la récupération d’anecdotes authentiques). On connaît aussi son humour, sa distance face aux aléas de la vie (Les Brutes étant pour moi un summum en la matière) et son sens profond de la valeur des choses (malgré son humour associé, Plage de Manaccora, 16h30 en fait la démonstration poignante).

On retrouvera dans Sulak chacun de ces traits d’écriture, mais avec un dosage nouveau : cette fois, c’est la réalité (et non sa vie) qui a servi de base à l’auteur. Ce livre, bien que qualifié de « roman » en couverture, n’est en rien différent d’une biographie. À cela près qu’on y découvre quelques autres biographies, beaucoup plus sommaires, celles des personnages qui auront croisé la vie de Bruno Sulak, « malfaiteur » (auquel le terme semble étrangement difficile à associer après cette lecture) dont l’auteur a retracé la vie et le destin hors du commun grâce, précisément, avec l’aide de ces « seconds rôles », dont il a rencontré certains, presque trente ans après. Çà ou là, l’auteur ne résiste pas à la tentation de nous glisser quelques repères personnels (mais n’est-on pas souvent tenté, en apprenant tel ou tel fait marquant, de se dire « Mais où étais-je que faisais-je à ce moment-là ? ») et il faut reconnaître que la proximité géographique, à plusieurs reprises, et quelque chose dans la philosophie de l’existence (pour autant que ce que j’ai lu de Jaenada (c’est-à-dire tout) soit un reflet fidèle de sa façon de voir les choses (ce que j’ai tendance à croire)), semblaient tendre à rassembler un jour l’écrivain et son personnage. C’est chose faite avec ce livre.

J’ai été désarçonnée, je l’avoue, par les premiers chapitres, par ce ton quasi-journalistique utilisé pour mettre en place les protagonistes, puis rassurée par l’apparition des premières doubles parenthèses : ouf, c’est bien du Jaenada (même s’il n’en abusera pas) !… du Jaenada, mais un Jaenada nouveau, que j’ai été ravie de découvrir ici, inhabituellement sérieux, précis, mais humain avant tout, se gardant de tout jugement sur celui dont il a fait le héros de son livre, mais qu’il ne cherche jamais à faire passer pour un héros tout court – juste pour un de ces (trop) nombreux idéalistes que la société pousse à ce qu’on appelle des crimes (ceux commis contre l’argent, comme le rappelle Sulak, semblant plus graves que ceux perpétrés contre des vies). On y croisera, parce que les tics d’écriture ne s’abandonnent pas comme ça, une hôtesse de l’air championne de chute libre, Jimmy Carter aux prises avec un lapin bizarre, Enrico Macias, Chagall, Joëlle d’Il était une fois, ou encore Alain Delon (quoique pour lui, l’association à des noms de truands notoires soit moins inattendu), et on aimera les (trop rares ?) évasions (c’est le terme qui m’est venu, sans doute bienvenu en l’occurrence) imaginées par l’auteur sous forme d’articles de journaux imaginaires, qui inventent de possibles échappatoires à son destin malheureux pour Bruno Sulak, à la manière des « Et si… » qui mettraient Paris en bouteille (et qu’a utilisé un autre écrivain pour réinventer un destin tout autre à Adolf H…).

Le parallèle avec un autre braqueur célèbre, Mesrine, ne sera qu’évoqué (et matérialisé lors de la rencontre entre la fille de l’un et la femme de l’autre), et le parallèle entre ces deux vies s’arrêtera là. Gentleman cambrioleur, le terme s’appliqua bien mieux à Sulak qu’à son ainé, dont la violence ne l’inspira jamais.

 

J’ai refermé ce livre avec émotion, tout comme j’imagine que Philippe a dit au revoir à tous ces témoins qu’il a sollicités, émotion que l’on pourrait comparer à celle de tout écrivain qui rencontrerait en chair et en os les héros de son livre. Belle aventure, j’imagine, que celle de l’écriture de ce « roman » qui n’en est pas un – mais le talent ne réside-t-il pas dans le fait de savoir trouver, aussi, de beaux sujets ? Celui de Sulak en est un. Touchant, vibrant, humain.

Voyou rebelle(illust.©missticinparis.com)

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Mots lus…

Partir pour Avignon avec Faulkner dans ses bagages…

et revenir sans l’avoir ouvert

simplement parce qu’en chemin

croiser Loti et son Pêcheur d’Islande dans une bouquinerie

le ramener, et le commencer

et ne plus s’arrêter jusqu’à le terminer…

Merci au hasard des bibliophiles de m’avoir fait croiser cette sublime route

dont voici juste un extrait :

Une nuit d’août, là-bas, dans la sombre Islande, au milieu d’un grand bruit de fureur, avaient été célébrées ses noces avec la mer.

Avec la mer qui, autrefois avait été aussi sa nourrice ; c’était elle qui l’avait bercé, qui l’avait fait adolescent large et fort – et ensuite elle l’avait repris, dans sa virilité superbe, pour elle seule. Un profond mystère avait enveloppé ces noces monstrueuses. Tout le temps, des voiles obscurs s’étaient agités au-dessus, des rideaux mouvants et tourmentés, tendus pour cacher la fête ; et la fiancée donnait de la voix, faisait toujours son plus grand bruit horrible pour étouffer les cris. – Lui, se souvenant de Gaud, sa femme de chair, s’était défendu, dans une lutte de géant, contre cette épousée de tombeau. Jusqu’au moment où il s’était abandonné, les bras ouverts pour la recevoir, avec un grand cri profond comme un taureau qui râle, la bouche déjà emplie d’eau ; les bras ouverts, étendus et raidis pour jamais.

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J’ai lu en juillet

Comme le mois dernier, revoilà le défi d’écriture d’un texte à partir de mes lectures du mois… et ce mois a été fructueux ! Autant dire que la partie s’avérait difficile… Voici donc un texte un peu fou, normal puisqu’ écrit par un savant qui ne le serait pas moins !

Les ingrédients étaient les suivants :

En moins bien (Arnaud Le Guilcher) / Le voyage près de chez moi (Jerome Attal) / Femme du monde (Didier Goupil) / La prison de papier (Bernard Bossé) / 10 ans… Bordel ! (collectif) / L’homme-joie (Christian Bobin) / Mauvaise conduite (Mary Gatskill) / La vie très privée de Mr Sim (Jonathan Coe) / Le plus petit baiser jamais recensé (Mathias Malzieu) / Ru (Kim Thuy) / Tous nos fantasmes sexuels sont dans la nature (Tobie Nathan) / Facebook m’a tuer (Thomas Zuber, Alexandre Des Isnards) / L’eau des rêves (Manu Causse) / Désordres (Elsa Montensi) / L’abandon du mâle en milieu hostile (Erwan Lahrer) / La baïne (Eric Holder) / Les moitiés (Claire Castillon) / Immortelle randonnée (Jean-Christophe Rufin)

… et voici le plat sorti du four :

10 ans, Bordel ! 10 ans que L’abandon du mâle en milieu hostile avait été tenté, et qu’aucune Femme du monde n’avait répondu à l’appel. Les moitiés s’attirent, du moins le croyais-je après avoir travaillé trois ans sur Le plus petit baiser jamais recensé. Mêmes résultats, En moins bien. La vie très privée de Mr Sim et sa Mauvaise conduite l’avaient mené tout droit vers La prison de papier de la ville, et Le voyage près de chez moi que je lui avais offert à sa sortie n’avait pas été une Immortelle randonnée.

J’avais beau lui rappeler que Tous nos fantasmes sexuels sont dans la nature, son obsession n’était que celle de L’eau des rêves qu’il avait accumulés dans les Désordres de son cerveau perturbé. Telles La baïne océanique, ses pensées tournaient en rond et L’homme-joie que j’avais connu avait disparu avec le Ru de la folie… On vient de le retrouver, la tête affalée sur l’écran de son ordinateur. Sur le mur était inscrit en lettres d’encre laser : Facebook m’a tuer.

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Comme une toupie folle

C’est le titre d’une nouvelle que je viens de retrouver sur mon ancien blog, et que j’ai eu envie de vous proposer à nouveau.

Pour la petite histoire, j’ai eu, ainsi que tous les auteurs préinscrits, 24 heures pour écrire quelque chose sur le thème « J’ai 10 ans ».

Ces 24 heures d’écriture étaient organisées par l’Atelier d’écriture Au fil des Mots de Fleury-les-Aubrais, et le recueil contenant toutes les nouvelles vendu au profit du Téléthon.

Sans titre

L’opération est reconduite cette année et le thème en sera dévoilé le 6 septembre – pour une remise des textes le 7 ! À vos plumes ?

Quant à mon histoire, elle débute ainsi :

J’ai dix ans, et je suis libre. Libre comme l’air, comme un nuage, comme la fourmi que j’évite, délicatement, en traversant la grande route. J’ai une très bonne vue et je remarque toujours les insectes qui traversent la rue. Personne ne fait attention à eux. Les voitures les écrasent, et moi je les entends crier. Je les vois souffrir, aplatis sur l’asphalte, et quand ils sont encore intacts je les ramasse doucement, et les enterre, dans de petits trous que je creuse dans le parc du foyer.

… la suite, ici !

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Mots lus…

« Nous avons construit une cabane sur pilotis dans un coin reculé du camp, sur la pente d’une colline. […]

Si un chorégraphe avait été présent sous cette toile un jour ou une nuit de pluie, il aurait certainement reproduit la scène : vingt-cinq personnes debout, petits et grands, qui tenaient dans chacune de leurs mains une boîte de conserve pour recueillir l’eau coulant de la toile, parfois à flots, parfois goutte à goutte. Si un musicien s’était trouvé là, il aurait entendu l’orchestration de toute cette eau frappant la paroi des boîtes de conserve. Si un cinéaste avait été présent, il aurait capté la beauté de cette complicité silencieuse et spontanée entre gens misérables. Mais il n’y avait que nous, debout sur ce plancher qui s’enfonçait doucement dans la glaise. »

– Kim Thuy (Ru)

Sans titre

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L’ivre de lire m’a lue !

« Et dans ses veines coulait la sève » est donc un recueil de nouvelles à découvrir absolument, délicat, tendre, fantastique, cruel et impitoyable, comme nos vies. Du grand art !

… C’est un bibliomane averti qui le dit, avouant ne pas être amateur de nouvelles a priori… alors comment ne pas fondre de plaisir en lisant ces mots ?

Sans titre

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