Crise de doute(s)

Et si je laissais tomber mes lignes pour parler (juste un peu) de moi ?

Car voilà… À peine un de mes complexes se retrouve-t-il en mauvaise posture (celui de l’imposteur (tiens, jolie allitération ;-))) qu’il en surgit un autre, alimenté par les réflexions de certains (parfois clairement énoncées, parfois lues par télépathie) : n’en ferais-je pas trop ?

Ainsi j’en ferais trop… Ainsi je ne devrais pas dire, écrire, afficher ici (au risque de lasser, d’irriter ou de faire sourire, peut-être) ce qui me réjouit ces derniers jours : l’accueil chaleureux qui est fait à mon recueil dans la blogosphère et sur FaceBook. Écrivaine numérisée, je ferais mieux de reprendre la feuille vierge et le stylo et de retourner travailler à un prochain texte, avec calme et humilité, loin de la foule bruissante des compliments peut-être immérités au regard de « vrais » auteurs ?

Je me rappelle une remise de prix, où nous étions trois sur le podium, et où nous avions dû préparer une petite « bio-biblio » pour nous présenter… Je n’avais pas, comme à mon habitude, mentionné davantage que mes enthousiasmes enfantins pour la rédaction, et cité deux ou trois petits prix parce que je n’avais pas envie d’en rajouter, parce que -déjà – j’avais cette collante impression que j’étais là par erreur (des jurés, des lecteurs, de la vie en général) et que je n’avais pas l’intention de déranger un public forcé de me lire puisque ma nouvelle était dans le recueil (et en priant pour qu’on ne m’en parle pas, mauvaise qu’elle était) ; ma présentation fut donc achevée en deux minutes et laissa l’impression que j’étais là par hasard, précisément : n’avais-je j’avais obtenu ce que j’avais cherché ? À côté de moi, le lauréat qui me suivait d’une place étala alors une œuvre datant de plusieurs dizaines d’années, et annonça des dizaines de prix littéraires, suscitant des hochements de tête de respect de l’assemblée. Je devais vérifier plus tard que je n’avais pas moins écrit, ni moins remporté de prix, que ce monsieur – seule différait la présentation que nous en avions respectivement faite…

Voilà qui illustre le dilemme que je vis en ce moment :

Outre la chronique de Liliba, j’ai reçu depuis hier d’autres critiques positives de la part d’autres blogueurs et, ne serait-ce que par reconnaissance pour leur lecture (et leurs articles, car c’est à chaque fois pour eux tout un vrai travail de rédaction), il n’est pas question que je ne les publie pas ici, qui est après tout un bon endroit pour se poser en comparaison de la relative labilité des posts sur FaceBook… Oui, mais je les publie quand ? Comment ? Au fur et à mesure de leur réception ? Ou pas trop souvent, au cas où ça énerve ? Où l’on me dise que c’est bon, on a compris ?…

Devrais-je tempérer un peu mon enthousiasme, moins en dire, en faire, en montrer, pour ménager ceux qui m’entourent et leur perception de ce qui m’arrive (c’est chouette/normal/bizarre/exagéré/lassant…) ou après tout, me dire que personne n’est obligé de me lire, qu’où y’a de la gêne, y’a pas de plaisir et que youpi, génial, chouette, je suis super heureuse de ce succès inattendu (même si tant attendu, je reste honnête) et que je n’ai qu’une envie, sauter de joie et partager tout ça avec vous qui m’y encouragez, depuis longtemps pour certains ?

Je crois que je vais choisir la deuze.

Merci à tous !!!!     yiha

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